Monday 4 June 2012

[Critique] Far East Movement - Dirty Bass

Le 18 mai dernier, Far East Movement a lancé son quatrième album depuis sa formation, mais il s'agit de son deuxième officiel, depuis qu'ils ont été signés par Cherrytree Records.

Dirty Bass reprend là où Free Wired nous avait laissés il y a deux ans. C'est un album plein de beats pour faire le party. En fait, Far East Movement décrivent eux-même le thème "dirty bass" comme un style de vie.

Je ne sais pas si c'est un style de vie, mais je présume que certaines personnes peuvent s'y identifier à fonds. À mes yeux et oreilles, Dirty Bass est un album pour faire la fête et profiter de la vie. Ni plus ni moins. Alors n'essayons pas de prétendre qu'il est plus profond qu'il ne l'est en réalité et apprécions-le pour ce qu'il est.

L'album ouvre sur 'Dirty Bass (feat. Tyga)', ce qui augure plutôt mal selon moi. En quelques secondes, Far East Movement semble avoir perdu tout talent pour créer des hooks accrocheurs par-dessus des beats qui donnent envie de se faire aller sur la plancher de danse. Heureusement pour nous, c'est la seule chanson de ce genre sur l'album et je préfère l'ignorer et profiter de ce qui suit.

L'album est composé de quelques chansons assez bonnes, à la fois rythmées, puissantes et catchy. La deuxième chanson sur l'album et le premier single 'Live My Life', en collaboration avec Justin Bieber, en est un excellent exemple. Avec son refrain accrocheur par-dessus un beat qui tire ses influences du house pour le mélanger à un son électro très moderne, c'est Far East Movement à son meilleur - ou presque, car ils vont réussir à vous impressionner encore plus bientôt!


Les chansons 'Turn Up the Love (feat. Cover Drive)', 'Ain't Coming Down (feat. Sidney Samson & Matthew Koma)' et 'Show Me Love (feat. Alvaro)' continuent dans cette lignée. Mélangeant des beats puissants à des mélodies douces, ce sont des chansons qui ne sont pas sans rappeler le classique de Robin S 'Show Me Love', qui a été repris maintes fois depuis 1993. Les trois chansons en questions reprennent cet esprit dance/house et lui donne un facelift à la saveur d'aujourd'hui. C'est pour cette raison que ce sont certaines des meilleures chansons sur l'album, chacune à leur façon.

Il y a aussi deux morceaux plus faciles à oublier: 'Flossy (feat. My Name is Kay)' et 'Candy (feat. Pitbull)'. La première est une sorte de ballade électro qui est appréciable pour ce qu'elle est. Mais c'est tout. Le morceau ne s'élève pas au-dessus du reste de l'album. 'Candy' est une chanson assez générique qui conserve l'esprit actuel du dance et qui s'attache à Mr. Wolrdwide, juste parce qu'il est partout. Mon opinion sur Pitbull est faite depuis longtemps et rien ne change ici. À ma grande surprise, il n'a pas ruiné la chanson, mais mon intérêt pour ce morceau est assez limité.

Maintenant que nous avons parlé de tout ça, nous pouvons nous concentrer sur les trois vrais stars de cet album: 'Where the Wild Things Are (feat. Crystal Kay)', 'If I Die Tomorrow (feat. Bill Kaulitz)' et 'Fly With U (feat. Cassie)'.


Sur 'Where the Wild Things Are', les membres de Far East Movement (qui sont tous asiatiques) ont décidé de se tourner vers une grande star qui provient de l'autre côté du globe: Crystal Kay. Il s'agit d'une chanteuse assez populaire au Japon, mais totalement inconnue ici. La Corée prend de plus en plus de place sur la scène musicale grâce au K-Pop, mais le Japon reste le deuxième plus grand marché musical au monde. Et une artiste qui y a déjà sorti dix albums ne devrait pas être ignorée. Il y a des centaines d'artistes intéressants avec lesquels Far East Movement auraient pu collaborer pour démontrer leur intérêt pour cette partie du monde. Peut-être Crystal Kay n'a-t-elle été choisie que parce qu'elle était disponible, mais peu importe la raison, le résultat est parfait. La chanson commence avec un beat électro puissant et très dance. Les membres du groupe chantent et rappent à tour de rôle, mais tout ça ne sert qu'à présenter Crystal Kay sur le refrain. "Tonight I'm where the wild things are / Get wild / Wiling out to where the wild things are / Yeah I'm a wild thing / I'm wilder then the wild things are / Get wild / Every night I'm where the wild things are / Wild things are" chante Crystal, entrecoupée par Kevnish (je présume). La puissance de ce refrain est to die for!

'If I Die Tomorrow' est aussi épique que le morceau précédent. En collaboration avec le chanteur de Tokio Hotel, on s'attend à ce que ce soit un peu ridicule. Et on se trompe royalement! Premièrement, le beat est si excellent qu'il doit se retrouver immédiatement sur tous les dance floors de la planète! Deuxièmement, Bill Kaulitz offre une performance largement supérieure à ce que la plupart des gens voudraient lui reconnaître. "If I die tomorrow-ow / That-that means we had the night of our life / If tomorrow-ow never comes / Then-then tonight we lose control" répète-t-il sur le refrain. Sa voix, passée dans la machine à auto tune, crée la magie de cette chanson.


Finalement, 'Fly With U' prend un tournant assez différent aux deux morceaux précédents. C'est loin d'être un club banger, mais le mélange électro et dance est for appréciable. De plus, Far East Movement a choisi de collaborer avec Cassie! Autant que cette jeune femme veuille faire de la musique hip-hop audacieuse, elle sonne parfaitement bien sur du dance. "I still believe in your eyes / I just don't care what you've done in your life / Baby I'll always be here by your side / Don't leave me waiting too long, please come by / And I'll fly with youuuu" chante Cassie sur le refrain.

Avec cet album, mais particulièrement les trois dernières chansons, Far East Movement démontre son talent pour faire de la musique accrocheuse, mais aussi pour faire des collaborations efficaces. Les invités vocaux s'occupent toujours de créer le côté accrocheur de la chanson avec son refrain, alors que le groupe s'occupe de rester lui-même et de créer une image assez forte pour ne pas sembler n'être qu'un aimant à collaborateurs qui n'a rien à offrir par lui-même.


Dirty Bass n'est pas un album qui repousse particulièrement les limites de son genre musical. Toutefois, Far East Movement réussi à impressionner en étant différent et en offrant de la musique dance/électro/hip-hop audacieuse et de qualité. Certaines des collaborations sur l'album n'étaient pas vraiment nécessaires et d'autres semblent faites pour des choix commerciaux. Mais par-dessus tout, ce sont les artistes peu connus (certains moins que d'autres) comme Cover Drive, Matthew Koma, Alvaro, Crystal Kay, Bill Kaulitz et Cassie qui prouvent que Far East Movement veut faire de la bonne musique et que le groupe se fiche un peu d'attirer les foules grâce à des grands noms.

Il n'y a qu'une chose à faire avec cet album: élever le volume des vos hauts-parleurs et profiter du moment!

8/10

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