Saturday 9 June 2012

[Critique] Alexandra Burke - Heartbreak On Hold

Je ne m'attendais pas à grand chose pour le nouvel album d'Alexandra Burke. Précédé par les singles 'Elephant' et 'Let It Go', Heartbreak On Hold nous était annoncé comme un album parfaitement dance qui prenait racine dans la musique des années 90. Ça sonne comme la majorité de ce que tout le monde essaye de faire ces jours-ci.


C'est donc à ma grande surprise que je suis tombé en adoration avec Heartbreak On Hold! Bien sûr, tout le monde va sauter sur l'occasion de dire à quel point c'est un album générique et peu original, dont toutes les chansons se ressemblent. Mais à ça je réponds que peu d'albums dance ces années-ci ont l'audace d'être aussi purs et uniformes. Beaucoup d'artistes sautent sur des beats à la David Guetta, mais tentent de rester originaux et incorporant des sons plus actuels. Dans certains cas ça marche, dans d'autres ça semble forcé. Alexandra ne se préoccupe pas de telles trivialités; elle nous offre un album qui est, sans honte, complètement orienté pour les planchers de danse et qui recèle de nombreux hooks pop délicieux.


Les singles 'Elephant' et 'Let It Go' établissent bien le concept de cet album. Au début, il y a un gros malaise entre deux amoureux ('Elephant'). Puis, comme rien ne se règle, il ne reste qu'une solution: danser ses problèmes et laisser le tout s'en aller ('Let It Go').

Mais aussi bonnes que soient ces deux chansons, c'est la première piste de l'album, 'Heartbreak On Hold' qui est un des meilleurs moments ici. Sur chaque chanson, Alexandra trouve le moyen de faire transpercer sa voix, malgré les puissants synthétiseurs, mais ici elle nous démontre pourquoi elle a gagné le X Factor! "I can't stay here / Can't stay, I'm going out / Toniiiiiight, I'm dancing all alone / Heartbreak on hold / Close my eyes / It's time to let it go / Heartbreak on hold" chante-t-elle sur le pré-refrain avec une intensité qui nous permet de croire à la sincérité de ces paroles et de se sentir touchés. "Gonna take it to the dance floor / Doing it on my own / Tonight, putting my heartbreak on hold" continue-t-elle sur le refrain. C'est mon genre de chanson préféré et dès les premières secondes, j'ai eu l'impression que Heartbreak On Hold m'offrirait plus que ce à quoi je m'attendais.


L'autre chanson qui a particulièrement attiré mon attention est 'Oh La La'. Débutant avec un titre très peu original qui semble promettre le plus simple de la pop: ces mono-syllabes que j'adore tant, mais qui font que tant de gens trouvent la musique pop ridicule. Pourtant, bien que les paroles de cette chanson soient dignes de ce à quoi nous nous attentions, c'est le beat gras et très répétitif qui rend ce morceau particulièrement accrocheur. "Can you make me oh la la? / La da di, la da da / La da di, la da da", c'est un peu ridicule, mais ô combien parfait selon mes critères. Vous ne pourrez pas vous la sortir de la tête.

Passant par des chansons typiquement dance qui peuvent sembler peu originales, les producteurs et Alexandra trouvent toujours le moyen d'offrir un petit quelque chose d'unique sur chaque morceau pour qu'il soit mémorable. 'Love You That Much' a ses saxophones et 'This Love Will Survive' ses violons à la 'Viva La Vida'. 'Fire' est clairement le plus puissant club banger sur l'album. Si la chanson avait été produite par Guetta, on l'aurait qualifiée de classique à son style, mais puisque c'est Alexandra, on cherche à lui reprocher de vouloir faire comme les autres. 'Between the Sheets' trouve le moyen de mélanger mélancolie avec un petit beat R&B/hip-hop à saveur dance pour en faire une des chansons les plus émouvantes sur l'album. "The only thing between us, should be the sheets / I wanna feel your heart beat / I wanna know you better than me, skin deep / The only thing between us, should be the sheets / I wanna feel your chest breathe" déclare Alexandra, malgré sa peine d'amour.


D'une manière ou d'une autre, 'Daylight Robery' a trouvé le moyen de s'insinuer dans ma tête et ne veut plus en sortir. Alors que la chanson me semblait une des moins intéressantes au début, le très-puissant refrain avec ses synthétiseurs all over the place et Alexandra qui chante "Boy you know / It was daylight robery / And you should have known better than to go / And take it all from underneath / Cause you stole my attention from the start, from the start, form the start" a trouvé le moyen de me séduire et de m'envoûter.

Un autre des incontournables sur cet album est 'Tonight'. Cette chanson est une vraie reprise de 'Let It Go' (plus que le reste, bien que ça reste un thème omniprésent sur la plupart des chansons). Alexandra a besoin d'une pause et elle le laisse savoir à son homme: "So baby toniiiiight / I'm letting you know / I'm letting you go / Baby toniiight / I already know / I'm letting you go / Cause toniiiight /  I'm letting you know / I'm letting you go". Et après ce vers, un puissant beat d'inspiration house s'empare de la piste et vous savez que vous ne pouvez pas y résister. Alors vous décidez de vous laisser aller, vous aussi. "Don't you know rule number one / Gotta make me feel wanted" chante Alexandra, faisant sortir la prima donna en elle, requérant ce qui lui est dû.


'Sitting On Top Of the World' est une des rares chansons ici qui semble un peu plus pop que dance. Mais avec l'influence dance dans le monde de la pop aujourd'hui, il devient assez difficile de différencier les deux. Toutefois, la chanson s'avère être un des morceaux les plus catchy sur l'album avec son refrain "I'm gonna try just a little bit harder / I'm gonna be just a little bit stronger / I wanna live just a little bit longer / Oh oh ohh / I'm gonna stand just a little bit taller / I'm gonna be just a little bit prouder / I'm gonna sing just a little bit louder / Oh oh ohh / 'Till I'm sitting on top of the world / And we're flying so high that nothing hurts". Cette chanson est une des plus touchantes et si forte en inspiration et remplie d'espoir qu'il faut vraiment ne pas aimer la vie pour lui refuser l'appréciation qui lui est due.

Malheureusement, l'album devait se conclure sur une ballade, 'What Money Can't Buy'. Et cela crée en moi un mélange d'émotions que je ne me donnerai pas la peine d'énumérer ici. Cette ballade est déplacée, car elle vient bousculer tout ce que cet album voulait représenter. Je comprends qu'il s'agit du moment touchant après le "heartbreak on hold", mais je trouve que ce n'était pas nécessaire. Le pire, c'est qu'Alexandra démontre beaucoup de talent sur cette chanson. Exclusivement accompagnée d'un piano, elle laisse toute la place à sa magnifique voix, qui vient inévitablement nous toucher. J'espérais simplement que quelqu'un oserait faire un album dance du début à la fin, sans ressentir le besoin de faire une ballade, juste pour avoir l'air crédible.


Il est vrai que le thème de cet album à été exploité maintes fois, mais d'une certaine manière, Alexandra trouve le moyen de le garder crédible et frais. C'est probablement grâce à sa voix puissante et bien maîtrisée, qui lui permet de se distinguer du lot des chansons au sujet des cœurs brisés. La plupart des critiques de l'album n'ont pas été favorables et les ventes sont médiocres (ça s'enligne pour être un flop incroyable), mais j'ai l'impression que les gens en veulent à Alexandra de suivre le courant, pour ce que ça représente plutôt que pour la sonorité. Si la plupart des chansons sur cet album étaient produites par des grands noms de la musique dance et chantées par Rihanna ou Katy Perry, le public serait en adoration avec ce qu'il entendrait.

Quiconque est prêt à écouter cet album, sans idée préconçue, risque d'en sortir agréablement satisfait. Et tous ceux qui ont déjà été blessés en amour (c'est pas mal tout le monde ça, non?) devraient trouver le moyen de s'identifier à certaines chansons. Car quel bien ça fait de faire une pause sur les sentiments négatifs et de se débarrasser de ses problèmes en dansant!

8.5/10

No comments:

Post a Comment