Il s'agit probablement de l'album que j'ai attendu avec le plus d'impatience de ma vie. Je vous explique. Quand j'étais jeune, je n'écoutais vraiment pas beaucoup de musique. Je n'ai donc jamais grandi avec de l'admiration pour des légendes comme Céline Dion, Whitney Houston, Mariah Carey ou Christina Aguilera. Mais lorsque mon intérêt pour la musique s'est développé, Leona venait de lancer son deuxième album, Echo. Elle est donc devenue MA voix. Et ça fait donc trois ans que j'attendais un nouvel album.
Après autant de changements de dates pour le lancement de Glassheart, il devenait difficile de savoir s'il en vaudrait vraiment la peine... Voyons ce que Leona nous a offert!
L'album ouvre avec la version solo (sans Childish Gambino) de 'Trouble'. J'en ai déjà discuté ici et l'absence du rappeur ne change pas vraiment mon opinion de la chanson. Il semblait à sa place sur cette chanson, mais je trouve que Leona Lewis n'est pas le genre d'artiste qui a vraiment besoin d'un rappeur pour être intéressante.
Toutefois, 'Trouble' et son approche trip-hop sont-ils vraiment représentatifs de ce qui se trouve sur l'album? La réponse est "un peu, mais pas complètement".
Suivent les chanson 'Un Love Me' et 'Lovebird'. Ceux qui n'ont pas été satisfaits par Echo (fait que je n'arrive toujours pas à comprendre) seront peut-être déçus par ces morceaux. Ce sont de puissantes ballades qui mettent de l'avant la voix de Leona. Et c'est, à mon avis, le meilleur genre de ballades qu'il est possible de faire, mais c'est une opinion.
'Un Love Me' a un petit quelque chose de 'Release Me' d'Agnes, au niveau de la thématique. "I'm begging you to un love me, un love me, un love meeeee / Cause I can't un love you" s'écrie Leona à travers la chanson.
'Lovebird' avait grandement capté mon attention depuis qu'un extrait de qualité moyenne était arrivé sur le net il y a longtemps. La chanson me rappelle 'Already Gone' de Kelly Clarkson avec son refrain parfaitement déchirant: "And I can't believe / That I would never want to be set free / But I just can't stay / So your lovebird's flyin' away / Your lovebird's flyin' away / Has my heart been stuck in a cage / I sing my song, so pretty / Dum dum, diddy / And I miss you everyday / But there's nothing left to say / I sing my song, so pretty / Dum, dum, diddy". Le tempo de la chanson est juste parfait pour une telle pièce. Pas upbeat, mais pas lent non plus. C'est à la fois puissant et émouvant.
C'est alors que 'Come Alive' arrive. La version live d'il y a quelques mois rendait justice à la chanson, mais replacée dans le contexte de l'album il est facile de voir comment il s'agit d'une des pièces les plus audacieuses ici. Avec sa production forte sur le drum n bass, Leona explore un territoire qui est nouveau pour elle. Et elle réussit sans le moindre effort à s'approprier ce son plus audacieux, tout en gardant l'intérêt de celui qui écoute sur sa puissante voix.
Alors qu'on croyait que l'album allait prendre un tournant audacieux et énergique, 'Fireflies' se pointe à la suite de 'Come Alive'. Ne vous méprenez pas, c'est un excellent morceau, mais il serait faux de dire que ça ne brise pas le rythme. Là où 'Un Love Me' et 'Lovebird' sont des chansons mid-tempo, 'Fireflies' est la première vraie grosse ballade de l'album. Principalement supportée par un piano et des drums, Leona parle de la mort de quelqu'un qui lui était cher "Took a walk out the door / On the day you died / And I looked up to the sun / And I saw fireflies". Tout le génie de cette chanson réside dans l'intensité des drums qui donnent vie aux troublantes émotions que Leona déclenche en nous.
Afin de nous empêcher de sombrer dans la plus profonde dépression avec cette chanson incroyablement touchante, le tempo reprend légèrement avec 'I To You', qui débute un peu comme 'Empire State of Mind' d'Alicia Keys et Jay-Z. Leona parle ici du sacrifice qu'elle fait en restant à la maison comme mère au foyer, mais demande à son amoureux ce qu'elle vaut pour lui. "What am I to you? / Just keep me and I won't make a sound". C'est de loin le morceau le plus R&B de l'album, mais Leona en fait quelque chose de tellement unique qu'il est impossible de ne pas aimer!
Jusqu'à ce point, Glassheart est un bon album, mais le meilleur reste définitivement à venir! Peu importe comment Leona sonne fabuleuse sur ses ballades, j'adore la voir expérimenter avec la musique comme sur 'Shake You Up'. Il s'agit de loin du morceau le plus upbeat de l'album. "I know exactly how to shake you, shake you up!" s'exclame la chanteuse sur des synthétiseurs rappelant les années 80. C'est à la fois une 'Misses Glass' (de son premier album) pimped up et un hommage à des classiques de Whitney Houston. Et ce n'est pas parce que le tempo est rapide que les paroles sont insignifiantes: "How does it feel to be the victim? / How does it feel? / I know cause you did this to me" annonce Leona avant de pousser un doux falsetto!
Toutefois, comme avec 'Come Alive', Leona fait suivre la haute énergie de 'Shake You Up' par une autre grande ballade. Je jure... si c'était quelqu'un d'autre qu'elle, je détesterait me faire couper dans mon élan comme ça. Mais Leona offre tant de puissance dans ses ballades que je peux en prendre à l'infini! 'Stop the Clocks' est possiblement la première chanson d'amour positive sur cet album qui avait fermement établi un mood sombre. "I wanna cry until I laugh and laugh until I cry / Don't wanna let another single moment of you pass me by / If only I could freeze the frame / You know that I would / Stay right here for good" déclare Leona à son amoureux. Cette chanson n'avait pas vraiment capté mon attention la première fois, mais la construction de la pièce avec les drums lents et les violons crée une intensité indéniable.
'Favourite Scar' est une des chansons les plus surprenantes sur Glassheart... principalement parce qu'elle me fait penser à 'Circus' de Britney Spears! En fait le "All eyes on me / In the middle of the street" semble presque être un hommage à Britney plutôt qu'un rip-off. "I never felt like this / You shot me through my heart / Pain never felt so good / Boy you're my favourite scar" chante Leona avant ce moment de référence à Britney. 'Favourite Scar' se range avec 'I To You' dans la catégorie des morceaux d'influence R&B, bien que le tempo soit plus lent et que la chanson, dans son ensemble, soit beaucoup plus douce.
Finalement, Leona décide de laisser l'énergie grimper pour les quelques derniers morceaux de l'album. Suivent 'When It Hurts' et 'Glassheart', deux des chansons les plus pop ici.
'When It Hurts' retourne vers cette approche sombre de l'amour. "You love it when it hurts" déclare Leona. Mais loin d'elle est l'intérêt de Rihanna pour le S&M. En fait, elle parle de son amoureux qui aime lui faire mal et d'elle qui vient de réaliser qu'elle n'a pas besoin de ça: "It's goodbye" affirme-t-elle. "Finally you came to see it / I don't need this everyday and / Oh you love it when it hurts" continue-t-elle. Mais elle ne trouve pas tout à fait la force de partir, alors qu'elle avoue: "The truth is I can't let it go / The truth is I already know / The truth is I can't say goodbye / The truth is I give you one more try". C'est une chanson à la fois touchante, puissante et parfaitement prête pour la radio. De plus, nous trouvant à la fin de l'album, Leona nous rappelle le commencement: "I'm begging you to un love me!"
J'ai déjà discuté de 'Glassheart' ici et mon opinion n'a pas changée. Il s'agit de ma chanson préférée sur l'album et ce morceau démontre que Leona est autant à sa place sur une ballade que sur un morceau dance influencé par le dubstep.
Bien évidemment, la version régulière de l'album devait se terminer avec une ballade. J'aime quand un artiste me surprend en faisant quelque chose de différent pour ce dernier morceau, mais ce n'est pas le cas ici. Leona nous offre une autre belle ballade avec 'Fingerprint', mais je trouve qu'elle manque l'intensité de 'Fireflies' ou 'Stop the Clocks'.
La version de luxe, quant à elle, comprend beaucoup de versions acoustiques (c'est un peu inutile...), mais il y a aussi deux nouvelles chansons.
Mon opinion sur 'Colorblind' est exactement la même que pour 'Fingerprint', alors relisez deux paragraphes plus haut en changeant le titre du morceau.
Par contre, la toute dernière chanson est venue me frapper en pleine face! 'Sugar' est une ballade qui défie les lois de la ballade. Graduellement, les violons viennent s'ajouter au piano, suivis plus tard par des drums, pour créer une intensité difficile à imaginer. Je comparerais cette chanson à 'Runnin' d'Adam Lambert. Autant que j'aime des beats puissants, des paroles intelligentes ou des mélodies accrocheuses, il y a une seule chose que j'aime plus dans la musique: une chanson qui est si bonne dans son ensemble qu'il est impossible de cerner un seul élément ou un seul moment comme son préféré. "But sugar still tates like sugar" s'écrie Leona ici. Et jamais le sucre n'a-t-il semblé si bon!
Mon verdict: je ne sais pas ce que nous aurions eu il y a un an si Glassheart était sorti à la date prévue, mais j'ai l'impression que l'attente a valu la peine! Leona Lewis est arrivée avec un album très solide qui aborde plusieurs sons avec assurance et cohérence. De plus, sa séparation de son amour d'enfance l'an dernier a clairement influencé la thématique de l'album pour le mieux. La puissante voix de Leona se trouve à son meilleur lorsqu'elle cherche à évoquer des émotions puissantes.
Voilà ce que c'est que le X factor!
9.5/10
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